Photo de Les Marches par Florian Pépellin — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, Lien
En 1032, à la mort de Rodolphe III, roi de Bourgogne, le royaume est partagé, les comtes de Maurienne et d’Alban prennent possession des terres qui deviendront la Savoie. Notre commune est limite frontalière et connaît une période de plusieurs siècles de rivalités et de fréquents conflits avec occupation et restitution répétées de territoires.
Le 24 novembre 1248, le Mont Granier s’effondre et ensevelit sous 500 millions de mètres cube de matériaux, les habitants du prieuré du Granier, des villages de St-Pérange, Cognin, St-André et Murs. C’est le paysage typique morcelé et chaotique remanié par l’homme pendant sept siècles, que nous connaissons aujourd’hui et sur lequel a été plantée la vigne avec ses célèbres crus Abymes et Apremont.
Cet éboulement a donné naissance à de nombreux lacs et laquets dont le plus grand est le lac St André (8ha) classé grand site par le Département. Il a bénéficié d’un programme de protection et de mise en valeur. Il est dominé par la croix de St André restaurée en 1998.
Amédée V Le Grand (1285-1323) entreprend en 1301 la construction du Bourg militaire d’un château pour protéger Chambéry, contre les invasions du Dauphiné.
Le château de Les Marches a été propriété de la famille Bellegarde pendant trois siècles, de 1530 à 1830. Les sœurs Adèle et Aurore s’illustrèrent pendant la révolution. Adèle qui fit la connaissance du peintre David, fut immortalisée en 1799 dans la célèbre peinture « les sabines ». Son effigie fut choisie par M. Giscard d’Estaing pendant sa présidence de la République pour figurer sur le timbre poste.
C’est le traité de Turin du 24 mars 1760 qui redonne les frontières naturelles du Glandon.
En 1792 les révolutionnaires annexent la Savoie à la France.
Le traité de Paris du 30 mai 1814 rend à nouveau la Savoie au royaume Piémont Sardaigne et c’est en 1822 qu’est effectué le quatrième bornage. De nombreuses bornes sardes en pierre blanche marquent les limites frontalières avec :
– coté Dauphiné, une fleur de lys taillée dans un ovale.
– coté Savoie, une croix taillée dans un cercle.
En 1860 la Savoie est définitivement rattachée à la France.
La commune compte plusieurs édifices remarquables.
À Les Marches, le Château se situe dans le bourg. Construit au 14e siècle pour renforcer la frontière du comté de Savoie, il permettait de surveiller les voies d’accès vers Grenoble, la Suisse et l’Italie. Les fortifications du bourg apparaissent dès 1302, constituées d’une palissade de bois, vite remplacée en 1306 par une enceinte maçonnée percées de cinq portes.
La Maison forte de Bellegarde est construire à la même époque que le château. La maison seigneuriale de la Violette sert de résidence aux seigneurs du comté, comme sans doute la Maison de la Côte. Quant à l’église actuelle, elle a été construite en 1829 pour remplacer l’ancienne, très délabrée.
La commune de Les Marches compte aussi quelques statuaires, des bornes ainsi que d’autres bâtiments patrimoniaux comme des chapelles, les anciennes écoles, l’ancien poste de douane ou d’ancien moulins.
Le patrimoine historique de Francin se compose également de quelques beaux édifices. Le château de Carron, est édifié en 1768 par le baron Joseph Rambert de Châtillon, alors président du Sénat. Il devient, le 23 septembre 1808, la propriété du général d’Empire Pierre Decouz qui fait redessiner le parc. Léon Decouz, en 1913 agrandit et modifia le bâtiment. Le château est partiellement inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, la 30 janvier 1989
L’église C’est en 1863 que la décision est prise de construire une nouvelle église. Les vitraux sont réalisés par Caspar Laurent-Gsell, peintre verrier à Paris, en 1870. Le vitrail central de l’abside présente un médaillon consacré à saint Blaise sous le vocable duquel l’église est placée. Le maître-autel est en marbre blanc avec des marches en pierres d’Echaillon. La couverture et les chéneaux en cuivre sont les derniers travaux réalisés par la commune en 2011. L’église est ouverte aux fidèles tous les dimanches.
L’église de Francin. Photo Bastien Pierre — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, Lien
L’ensemble formé par la Maison de maître et la ferme fortifiée de Gringalet, fut, notamment, utilisé pendant la période sarde pour la défense de la frontière. Elle a appartenu en 1728 à Jérôme Balland, seigneur des Molettes et de Villaroux, et revendue en 1766 à la famille Dufour-Berte
Le château de Beauregard, propriété de Miribel, il appartenait en 1728 à Noble François de Charrière. Au XIXème siècle la propriété appartint à Auguste Gojon, père de Jean-François Gojon maire de Francin et fondateur de la première école de garçons de la commune. La propriété est actuellement habitée par Catherine de Courrèges, née de Miribel et nièce de Elizabeth, secrétaires du Général de Gaulle à Londres en 1940
La ferme de Leschaud était une ferme fortifiée. Datant du XVe le bâtiment est la plus ancienne de demeure de la commune. Elle comporte des éléments de fortification dont une tour et son escalier en pierres. En 1417 elle appartenait à des bourgeois chambériens Guigues de Leschaud. En 1728 le domaine appartient au marquis du Mollard, en 1818 à la marquise de la Chambre née Fernex . Propriété Morand de Confignon, elle servit de quartier général aux troupes françaises, commandées par Sully, ministre du roi Henri IV, lors du siège de Montmélian en 1600. Elle fut aussi la maison du syndic de Francin, Antoine Duret, durant la période sarde.
Le domaine du Plan-d’En-Bas, ancienne ferme fortifiée, chargée de la surveillance de la frontière avec la France, appartenait à la famille de Noble Aynard de La Place marié alors avec Marie-Christine Pomat en 1811. Un fils : Eugène
L’école Jean-François Gojon première école privée réservée aux garçons pauvres de la commune, section carrée et toit à quatre pans,construite en 1829 par le syndic qui nommait l’instituteur. Elle était ouverte hors périodes de travaux des champs et sera élargie en 1852 pour les filles, dans un bâtiment annexe, après moult discussions sur la présence voisine des fourniers, travaillant aux fours communaux et pouvant heurter les demoiselles par la nature de leur conversation ! …. Aujourd’hui le bâtiment est devenu bibliothèque
Les fours communaux, huit années vont séparer la décision de construire des fours 1842 et leur propre réalisation 1850. Leur emplacement retenu sera celui voisin de l’école. Le cahier des charges est rigoureux. Deux fours côte à côte dont un de trois mètres de diamètre. Les tuiles viennent de la tuilerie des Marches, les dalles de la Chapelle Blanche, les ardoises du toit de Maurienne. Depuis 2002, une association « Aux fours et à Francin » a été créée pour l’exploitation et la valorisation des fours. Chaque année au mois de mai le quartier des fours communaux reprend vie lors de la fête du Pain.
Christophe Perret, propriétaire d’un domaine viticole a réuni dans son musée de la viticulture une collection d’articles anciens de la vigne et du vin et nous raconte l’histoire de la vigne au pied du Mont Granier. Tél. 04 79 28 13 32.
Le Moulin à papier de la Tourne : actuellement fermé
Page mise à jour le 27 mars 2023